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Les brumes de l'abîme : chapitre 1 (partie 2)

conan.jpgAprès avoir écumé la plupart des auberges de Thornalia, Phaelgalis se dit que cette ville n'était décidément pas faîte pour les barbares: aucune n'avait de bière naine, pire la majorité des établissements ne proposait pas d'alcool , à part cette horrible boisson elfique, tout juste bonne à réchauffer les petites vieilles, et encore. Lorsqu'il demanda pour la millième fois de la bière au gérant de la taverne du Loup Amphibie, notre barbare favori était au bord de la crise de nerfs. Quand soudain un client passablement emêché commit une erreur fatale:
« Y'a pas de ces boissons de sauvages par ici! Vous êtes une insulte vivante au raffinement et au bon goût de Thornalia, espèce de plouc!
- Répétez moi ça. répondit Phael sur un ton faussement calme.
-Vous êtes un..................… »


Un coup de poing arriva à la vitesse d'une flèche elfique dans le visage de l'insolent! La puissance de l'impact lui arracha plusieurs dents et l'envoya voler contre la poutre voisine: c'était comme si il avait pris un coup de marteau de guerre sur le nez! Il est des choses en ce monde qu'il vaut mieux éviter si on veut fonder une famille et voir ses petits enfants grandir: énerver un barbare ,qui plus est à jeun, arrive en tête de celles-ci. Passé l'ébahissement général dû à la frappe gargantuesque de Phael, les clients si"raffinés" de l'auberge se lancèrent dans une belle bagarre générale. Les attaques fusèrent de partout, les lames s'entrechoquèrent, les corps s'entremêlèrent et le vin elfique vola en tous sens. Le barbare s'était saisi de ses deux terribles épées et les faisait virevolter en tous sens, comme si c'était de simples lanières de tissu, dessinant des arcs de cercles complexes et générant un bruit semblable à une marche funèbre. Déjà des dizaines de corps gisaient à ses pieds et il aurait sans doute terrassé tous les badauds ,si un elfe noir perfide ne l'avait pas attaqué par derrière. Celui-ci eut juste le temps de l'égratigner avant que Phael ne l'envoie voler contre le comptoir ,d'une projection issue de la lutte Orquo-gnomique, lui brisant par là même le crâne. Hélas la dague du traître était empoisonnée à la mode de ses congénères, et, tout barbare qu'il était ,notre héros commença à en ressentir les effets au bout de trois autres victimes. Ses mouvements se firent plus saccadés, sa respiration plus courte et ses paupières bien plus lourdes. Il sentit une torpeur intense l'envahir, tandis qu'il étranglait son dernier adversaire, un froid extrême coulait en ses veines pourtant il transpirait à grosses gouttes: sa vision se fit plus trouble et chaque pas lui pesait. Phaelgalis s'écroula dans un râle immense que n'aurait pas renié un dragon constipé, les fondations de l'auberge en furent d'ailleurs bien ébranlées, et eût tout juste le temps de lancer un dernier regard plein de haine vers le nain qui se ruait vers lui.

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Quand Anomen revint à la taverne, il ne s'étonna guère de l'absence de son ami: ce dernier avait l'habitude de passer les nuits dehors . Le paladin l'avait plus d'une fois retrouvé en train de ronfler dans une petite ruelle, empestant l'alcool bon marché et recouvert de crasse, en train de cuver et de rêver à des massacres sanglants. Il se rendit donc au chevet du malade pour vérifier son état: il était encore un peu chaud mais sa respiration était normale et son visage avait repris des couleurs, il serait en état de danser la valse elfique d'ici le lendemain matin. Rassuré Anomen retourna à sa chambre, il se déshabilla et rangea ses achats dans un coin près de l'armoire. Il plaça un sceau de détection divine sur le pas de la porte, afin de prévenir toute attaque, être ami avec un barbare entraînait une hausse substantielle du nombre de ses ennemis, et se glissa sous le duvet réconfortant de sa couverture. Ha ce qu'il avait hâte de montrer sa nouvelle épée et son plastron d'ivoire à sa belle, dame Elithiara!

Phaelgalis possédait des anticorps hors du commun même pour un barbare, nul ne savait vraiment pourquoi. Le poison l'avait laissé dans un état léthargique proche de la mort, tant et si bien que ses adversaires l'avaient crû mort. Ils l'avaient donc balancé dans une clairière de la forêt de Jade, afin de laisser le soin aux loups et autres prédateurs d'effacer les traces du meurtre. Mais en réalité , le métabolisme du barbare s'était ralenti au minimum afin de détruire les toxines. Le présumé mort se réveilla donc avec une sérieuse migraine et les muscles en compotes quelques heures plus tard. Un renard avait posé sur lui sa truffe, pensant faire un bon repas, hélas pour lui Phael ayant repris conscience et étant de fort méchante humeur, il lui décocha un coup de pied bien senti! Il se releva avec toutes les peines du monde, les "courageux"clients de l'auberge avaient roué son corps de coups juste pour rigoler. Alors qu'il déambulait tant bien que mal, il jura de leur faire payer au centuple cet affront. Seulement pour l'instant il était perdu en pleine forêt et blessé. Au loin il entendit le hurlement d'un loup, il était à quelque kilomètres de là et sa meute se rapprochait. Il ne fallait pas non plus oublier les rencontres inhérentes aux promenades sylvestres nocturnes, comme les morts- vivants... ou pire. Pas de doute Phaelgalis devait bouger de là et en vitesse! Heureusement en guise de réconfort ses épées étaient encore en sa possession, non que les assaillants aient tenté de les prendre pour butin, mais celles-ci électrocutaient toutes autre personne que le barbare saisissant leur garde.

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Notre ami se mit donc en route le plus rapidement qu'il pût, grâce à son puissant sens de la nature il trouverait bien un chemin. Pourtant plus que les loups, ce qui inquiétait le colosse c'était l'atmosphère oppressante de la nuit, comme si il était pris dans un linceul de ténèbres. Bien malgré lui il tressaillit lorsqu'une odeur méphitique arriva à ses narines: un regard se posa sur lui, Phael n'arrivait pas à savoir d'où mais un être ,apparemment profondément maléfique ,le dardait d'un point de la forêt avec une haine presque palpable. Le barbare pressa le pas pour s'éloigner de cette présence mais celle-ci semblait le suivre, bien qu'aucun bruit n'émane de ses déplacements. Pris d'une soudaine frénésie, Phael dégaina son épée gauche Thotril et hurla « Lucius Belli », celle-ci dégagea une intense lumière qui éclaira les environs sur plusieurs mètres. L'ennemi lui apparu soudain à quelque enjambées , il semblait absorber la lumière et était relativement informe ,presque immatériel. Son visage était difficilement descriptible car changeant continuellement: il adoptait diverses expressions effrayantes ou effrayées comme s'il reflétait toute la misère de ce monde. La créature poussa un cri à glacer le sang d'un yuan-ti, mélange entre des cris de filles, d'hommes, d'orques et même de cochons sembla-t-il au barbare, et brandit une sorte de fléau avec pour tête un crâne de dragon. Avec la rapidité d'un chat et la légèreté d'un nuage elle se jeta vers Phaelgalis. Seule sa fierté de guerrier l'empêcha de prendre ses jambes à son cou!

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« -Mort, peur, ténèbres, peste… désespoir! Hâtez-vous Anomen votre ami court un terrible danger! Hâtez-vous mon aimé si vous souhaitez le revoir vivant..… »
Anomen se réveilla en sueur, ELLE lui était apparu! Le visage de sa dulcinée avait hanté ses rêves toutes les nuits, mais jamais elle ne lui avait parlé. C'était là un sombre présage, un avertissement qu'elle avait voulu lui donner. Phaelgalis, ce gros imbécile s'était sans doute fourré dans un pétrin indescriptible, cependant il avait peine à croire qu'il soit vraiment en danger: la force de son ami était vraiment exceptionnelle et pour le vaincre son adversaire devrait faire preuve d'une puissance hors du commun. Mais l'expression sur le visage d'Elithiara trahissait une frayeur mal contenue, s'il ne se hâtait la mort viendrait prendre son seul ami! Le paladin se saisit de sa nouvelle rapière et se précipita hors de sa chambre, avec le pressentiment qu'un cataclysme était sur le point de tous les frapper.Vite il devait retrouver le barbare imprudent!

Une colonne de poussière immense s'élevait du point où se trouvait Phaelgalis une seconde plus tôt. Il avait tout juste eu le temps de rouler pour esquiver l'assaut: son adversaire était rapide et puissant, cela ne faisait aucun doute. Le barbare entreprit une contre-attaque contre son assaillant mais ce dernier évita sans peine l'assaut, et se plaça à la vitesse de l'éclair dans le dos de Phael. Il allait lui porter un coup fatal, lorsque notre héros brandit sa seconde épée Azril, pour dévier l'attaque. La tête du fléau alla décapiter un arbuste quelque mètres plus loin. Sa situation n'était guère brillante, son adversaire était plus fort, plus agile et possédait une meilleur allonge que lui! Un courant d'air aurait été plus saisissable! Phaelgalis était cantonné à la défensive sans pouvoir riposter, le monstre tournait sans cesse autour de lui sans un bruit. Il bondissait de tous côtés, jaugeant la garde du barbare à la recherche de la moindre faille. Soudain il sembla disparaître aux yeux de son opposant, pour réapparaître à quelques centimètres de lui, Phael surpris n'eut d'autres choix que de se jeter violemment à terre pour ne pas périr broyé par la terrible arme. La créature plongea son regard noir dans le sien et le barbare se senti aspiré dans celui-ci. Il se vit mourir de mille façons, toutes ses peurs se matérialisèrent sous ses yeux! Il était au bord de la folie, et n'arrivait plus à bouger. Au moment où il devina que son ennemi allait lui porter le coup de grâce, Phael décida de tenter le tout pour le tout!

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La rage monta dans son corps, gonflant ses tempes et ses veines, accélérant les battements de son cœur. Elle lui fit l'effet d'une décharge électrique, ses muscles se contractèrent, et une force stupéfiante envahit ceux-ci: Phael s'abandonna à la fameuse rage du Berserker. C'était un pari risqué car ses effets étaient limités dans le temps et engendraient une grande fatigue, synonyme de mort dans ce genre de combat. Le barbare n'avait en outre que très peu de contrôle sur ses mouvements dans cet état, mais dans ce cas cela l'avantageait, il ne sentait plus la peur! Le colosse s'élança donc de tout la force de ses cuisses et plaqua son adversaire contre un arbre, l'écorce de celui-ci vola sous l'impact. Azril et Thotril virevoltèrent en tous sens , découpant tout sur leur passage et déviant à chaque fois les assauts de la créature. Phaelgalis enchaînait attaque sur attaque et avait repris l'avantage. Enfin il porta un coup sérieux à son terrible adversaire qui recula mais ne broncha pas. Hélas cela ne suffirait même pas à le ralentir, et les minutes défilaient. La créature effectua un bond prodigieux et lança une incantation alors qu'elle se tenait dans les airs: le barbare se retrouva pris dans une chape de ténèbres. Il était désormais aveuglé et le sort le vidait de son énergie, qui régénérait la blessure du monstre. L'effet de la rage de Berserker pris subitement fin, et le contrecoup se fit immédiatement ressentir: haletant, Phaelgalis tomba à genoux. Son adversaire lui décocha un terrible coup de poing, qui le projeta contre une souche, le barbare sentit une de ses côtes se briser. Désormais sans défense il ne pouvait que contempler le terrible spectacle de son adversaire fondant sur lui. Allait-il mourir comme ça, dans ce lieu sordide et de façon si misérable? C'est bizarre il s'était toujours imaginé périr en héros, sur un champ de bataille en train de terrasser un chef de guerre, après avoir décimé des dizaines de soldats. Mais là il allait crever comme un chien, seul et vulnérable en pleine nuit. Non il ne pouvait admettre cela, il n'avait pas accompli tout ce qu'il devait faire! Devait-il utiliser CE pouvoir?!

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