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Manga

  • Nausicaaaaa!!

    Oui désolé du retard tout ça, entre la flemme et la difficulté de synthétiser ce qui est dit dans ce film... J'en suis un peu trop gaga et du coup j'ai eu du mal à faire une critique à peu près objective.

    medium_nausicaaaa.jpgToute épopée telle qu'elle soit se doit d'avoir un commencement bien défini. Dans le cas des aventures de Miyazaki et du studio Ghibli ce film fait office de genèse. Une grande partie des thèmes développés plus en avant par la suite se trouvent déjà dans ce long métrage, sous un aspect plus ou moins protéiforme. Nausicaa c'est un peu la mère de toutes les héroines Ghibli: aussi belle et intrépide que Mononoke, encore plus tendre que Chiita (toute allusion au chimpanzé...etc), et tout aussi têtue que Sophie! Vous le devinez il s'agit vraisemblablement de l'égérie de Hayao Miyazaki, et il est dur de lui trouver de défauts flagrants. L'amour de son créateur transcende l'image et donne à Nausicaa son charme si particulier. Comment ne pas se laisser envouter par elle, elle qui apparait telle une déesse venue sauver notre monde de merde?? Bon ok parlons du film, de l'histoire et de ce genre de détails futils.

     

    Dans un futur difficilement situable l'espèce humaine se retrouve menacée et en est réduit à quelques royaumes éparses, pour la plupart sur le déclin. Le "Wasteland", sorte d'enfer constitué de spores toxiques, dévore toujours plus de territoire, réduisant d'autant les chances de survie de l'Homo Sapiens Sapions. Les garants de la sécurité de cette nemesis de l'humanité se trouvent être des insectes géants de toute sortes, sous les ordres de cloportes gigantesques appelés Ohmus. En dépit de ce contexte peu propice, la vallée du vent, petit hameau bercé par les vents marins, parvient envers et contre tout à prospérer. Leur secret semble résider dans une vie simple en communauté basée sur le respect envers la nature et les insectes qui en échange les épargnent... Le nom de la vallée vient des puissant alizées qui, grâce à des moulins géants, maintiennent les spores méphitiques du Wasteland à distance.

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    C'est dans ce bled somme toute un peu paumé que vit la princesse Nausicaa, jeune fille de 16 ans bien sous tout rapport, qui chevauche les cieux sur son planeur telle un ange. Elle s'avère plutôt casse-cou et curieuse, mais cela lui permet d'avoir une connaissance assez étendue des dangers du Wasteland. La vie s'écoule donc de façon relativement paisible jusqu'au jour où un avion s'écrase dans la vallée sous les assauts repétés des insectes. Sa cargaison est assez spéciale dans la mesure où il s'agit d'un géant de feu, un de ceux supposés avoir brûlé le monde pendant 7 jours! S'ensuivent une série d'événements tragiques qui vont mener la vallée au bord de la destruction... Arrêtons nous là pour ne pas gâcher le scénario.^^

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    Petit détail en passant, ce film est sponsorisé par le WWF ce qui en dit beaucoup sur les intentions des réalisateurs. Au niveau des critiques adressées par cette oeuvre on retrouve les thèmes classiques de la guerre, de la pollution, d'un retour à une vie plus saine et au respect de la nature et de tous les êtres vivants. Le royaume de Torumekia par exemple possède une imposante force militaire mais s'avère malgré tout impuissant face aux insectes. La solution optée par cet empire est le recours à ce fameux géant de feu issu des entrailles de la terre. Pas besoin d'avoir fait normal sup pour réaliser qu'il symbolise la course aux armements et l'arme nucléaire en particulier, ce qui pour un Japonais constitue le péché ultime...enfin surtout pour Miyazaki. Ce recours à la violence est assimilé à l'Etat, et imputé à une peur irrationnelle due à une méconnaissance des mécanismes qui régissent le Wasteland.

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    En effet, on apprendra plus tard que le Wasteland est né d'un sol pollué qui lui donne sa nature toxique. Les plantes en elles même ne sont pas nocives. Encore plus important cet enfer est en réalité un mécanisme d'assainissement de la planète: les arbres se sacrifient et en mourrant donnent naissance à un sol purifié. Les insectes n'ont pas de volonté expansionistes, ils veulent simplement protéger ce processus. Seule la bêtise humaine conduit à l'expansion du Wasteland: en recourant à la force ils s'exposent à une riposte des insectes qui en mourrant répandent d'avantage de spores!

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    La vallée du vent pour sa part est la solution proposée par Miyazaki face aux problèmes de pollution: le retour à une vie en communauté à dominante rurale. Bon là de Fourrier à Serge Latouche en passant par beaucoup d'autres on retrouve une partie des idées de la décroissance...Vous connaissez sans doute, on ne va donc pas épiloguer ici. Là où je suis un peu moins emballé c'est la nature féodale de la chose. Mais Miyazaki ne discrédite pas les autres alternatives: l'essentiel est de trouver le bon équilibre avec la nature, un échange mutuel qui conduit à une sorte de symbiose.

     

    Quand à Nausicaa on peut aisément lui prêter un caractère messianique. Face à la connerie de l'Homme, il faut bien quelqun à même de les éclairer, et d'endurer toutes les souffrances qu'impliquent un pardon de la nature... Sans gâcher la fin ça rappelle quand même vachement un certain épisode avec un charpentier amateur de croix. A ceci près que Nausicaa est bien plus sexy! ^^ Comme je l'ai dit elle n'a pas beaucoup de défauts, même s'il tente de lui donner un caractère plus humain lorsqu'elle tue sur le coup de la colère. Ceci mis à part, sa seule arme reste encore sa détermination et son amour de la vie, agrémenté d'un brin d'astuce. Tout le monde succombe à son charme tôt ou tard et c'est là sa plus grande force! Je conviens que ce débordement de bons sentiments peut s'avérer un brin excessif pour certains. Qu'importe moi j'aime bien! Et au delà de toutes interprétations extensives, Nausicaa du pays du vent s'avère être une belle histoire offrant un univers original et séduisant.

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    Terminons en insistant à nouveau sur le caractère fondateur de ce long métrage: toutes les bases sont là et son succès permit aux studios Ghibli de voir le jour. On trouvera toujours des gens pour chipoter sur certaines musiques qui ont trop vieilli, la pertience des concepts défendus et les techniques utilisées! Il n'empêche que sans ce film il n'y aurait pas eu de Totoro, de Porco Rosso, de Tombeau des lucioles, de Mononoke... Nous lui devons tout ça et cela lui donne une place spéciale dans mon coeur. De toutes façons Nausicaa c'est la plus belle d'abord! Na! ^^

    (je suis conscient du caractère pathétique que revêt l'affection envers un personnage dessiné! Mais après tout nous ne sommes que de pauvres humains avec nos faiblesses...)

     

    PS: Juste un truc que seul un mec avec l'esprit de travers comme moi a du remarquer. Nausicaa porte une mini jupe: mais pas de petite culotte!! Elle se ballade le cul à l'air la moitié du film!!! Quel bel exemple pour la jeunesse de France...

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  • Le tombeau des lucioles...

    Je suis désolé de ne faire que des notes un peu tristes en ce moment mais ce film me tient vraiment à coeur. L'exercice est perilleux à n'en pas douter et ne constituera en aucun cas un hommage digne de ce chef d'oeuvre d'animation japonaise.

     

    medium_tombeau2.3.jpgJ'ai vu ce film en tout et pour tout trois fois dans ma vie. La première expérience fut dramatique dans la mesure où je n'y étais pas préparé. Ce fut un creve coeur et du haut de mes 15 ans, et 100 kilos de testosterone, je n'ai pu que pleurer comme une madeleine de bout en bout! Quand j'avais vu Ghibli j'avais fait le rapprochement avec Miyazaki et son Totoro, des animations tout en finesse mais emplies de féérie. Hélas l'oeuvre de Isao Takahata est dure, vraiment dure car elle n'oblitère aucun fait, ne fait aucune concession et décrit une réalité extrêment cruelle. Imaginez un conte de fée d'une grande poésie mais où les protagonistes souffrent terriblement, où le Loup prend un visage d'Homme, du nationalisme et de la guerre.

     

    Il ressort de ce long métrage d'animation une émotion très intense qui oscille entre la sympathie envers ces deux gosses, l'horreur, la pitié, le dégoût, la joie ,car il y en a, et une tristesse insondable. Une boule se noue au creux de votre estomac et vous marque à vie. En cela le Tombeau des lucioles est supérieur à tout ce que j'ai pu voir dans les "vrais" films sur la guerre et autres sujets tragiques, mais ô combien classiques. Je peux affirmer sans sourciller qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre en son genre, un film comme on en voit qu'une poignée dans sa vie.

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    On ne nous prend pas par surprise pourtant: dès la première scène on rentre dans le bain et l'on connait le destin douloureux qui attend ses deux gosses. Leurs fantômes nous invitent à découvrir leur histoire tragique mais malheureusement banale: celle de deux orphelins perdus au milieu du brasier et du charnier qu'est devenu Tokyo durant la seconde guerre mondiale. La scène du bombardement n'a rien de spectaculaire mais montre bien l'atrocité de ce genre d'événément. Comment oublier ce prodige d'animation qu'est le visage tétanisé par la peur de la jeune Setsuko? Leur mère meure des suites de graves brûlures et ils sont contraints d'aller chez leur tante. S'ensuit une histoire alternant des moments de bonheur simples, toute l'affection qui existe entre ce frère et sa soeur, et des scènes tragiques ou révoltantes. Le tout s'enchaine tel le scintillement d'une luciole qui vole vers son inexorable fin: la mort.

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    Je me suis surpris à sincèrement en vouloir à certains personnages: comme la tante ,condensé de nationalisme et d'égoisme, qui meriterait une bonne paire de claques, le docteur insensible, le paysan aimable au début mais qui n'hésitera pas à passer à tabac le jeune garçon... Ce film révéle certains des aspects les plus noirs de la nature humaine et certains dialogues sont d'une violence inouie. Face à cela le courage de ce garçon qui ne cherche que le bonheur de sa soeur, qui pleurera pour les deux, lui vaut notre sympathie malgré toutes ses erreurs et ses maladresses. Cet aspect m'avait sans doute le plus marqué en tant que grand frère. Je me suis demandé ce que j'aurais fait vis à vis de mon petit frère dans une telle situation.

     

    Les critiques sont nombreuses mais jamais totalement explicites. Il n'y a pas de parti pris direct, de glorification outrancière ou de misérabilisme débordant; juste la réalité crue d'une guerre et de ses conséquences du point de vue de deux enfants livrés à eux mêmes. Tant de scènes me reviennent, je voudrais tant vous faire une analyse détaillée saupoudrée de concepts pointilleux. Las je n'y arrive pas et quand bien même j'y arriverai , je me dégouterai profondément.

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    C'est vraiment à voir! Ne lisez pas ma critique, ne vous fiez pas à mes idées: regardez le et forgez vous votre propre impression! J'ai pour ma part subit un grand choc au contact de ce film. De ce jour je n'ai plus jamais plus été à même d'apprécier un film de guerre. J'en porte toujours la marque au fond de moi et même après 3 expositions je n'arrive pas à être à l'aise avec ce métrage d'animation: je suis toujours au bord de fondre en larmes! Sans doute suis-je trop con, je sais pas. Après tout ce n'est qu'un dessin animé, mais cette gamine m'est apparue bien plus réaliste et débordante de vie que toutes les actrices, récitant leur rôle par coeur, que j'ai pu voir!

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    En bref au risque de me répéter si vous ne l'avez pas vu jettez vous dessus! Attention cependant à prévoir un stock de mouchoirs et à ne pas inviter des personnes devant qui pleurer s'avérerait compromettant. Pour ceux  qui l'ont vu j'aimerais avoir votre opinion sur le film. Suis-je le seul neuneu à laisser s'échapper toutes les larmes de mon corps??