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Le tombeau des lucioles...

Je suis désolé de ne faire que des notes un peu tristes en ce moment mais ce film me tient vraiment à coeur. L'exercice est perilleux à n'en pas douter et ne constituera en aucun cas un hommage digne de ce chef d'oeuvre d'animation japonaise.

 

medium_tombeau2.3.jpgJ'ai vu ce film en tout et pour tout trois fois dans ma vie. La première expérience fut dramatique dans la mesure où je n'y étais pas préparé. Ce fut un creve coeur et du haut de mes 15 ans, et 100 kilos de testosterone, je n'ai pu que pleurer comme une madeleine de bout en bout! Quand j'avais vu Ghibli j'avais fait le rapprochement avec Miyazaki et son Totoro, des animations tout en finesse mais emplies de féérie. Hélas l'oeuvre de Isao Takahata est dure, vraiment dure car elle n'oblitère aucun fait, ne fait aucune concession et décrit une réalité extrêment cruelle. Imaginez un conte de fée d'une grande poésie mais où les protagonistes souffrent terriblement, où le Loup prend un visage d'Homme, du nationalisme et de la guerre.

 

Il ressort de ce long métrage d'animation une émotion très intense qui oscille entre la sympathie envers ces deux gosses, l'horreur, la pitié, le dégoût, la joie ,car il y en a, et une tristesse insondable. Une boule se noue au creux de votre estomac et vous marque à vie. En cela le Tombeau des lucioles est supérieur à tout ce que j'ai pu voir dans les "vrais" films sur la guerre et autres sujets tragiques, mais ô combien classiques. Je peux affirmer sans sourciller qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre en son genre, un film comme on en voit qu'une poignée dans sa vie.

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On ne nous prend pas par surprise pourtant: dès la première scène on rentre dans le bain et l'on connait le destin douloureux qui attend ses deux gosses. Leurs fantômes nous invitent à découvrir leur histoire tragique mais malheureusement banale: celle de deux orphelins perdus au milieu du brasier et du charnier qu'est devenu Tokyo durant la seconde guerre mondiale. La scène du bombardement n'a rien de spectaculaire mais montre bien l'atrocité de ce genre d'événément. Comment oublier ce prodige d'animation qu'est le visage tétanisé par la peur de la jeune Setsuko? Leur mère meure des suites de graves brûlures et ils sont contraints d'aller chez leur tante. S'ensuit une histoire alternant des moments de bonheur simples, toute l'affection qui existe entre ce frère et sa soeur, et des scènes tragiques ou révoltantes. Le tout s'enchaine tel le scintillement d'une luciole qui vole vers son inexorable fin: la mort.

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Je me suis surpris à sincèrement en vouloir à certains personnages: comme la tante ,condensé de nationalisme et d'égoisme, qui meriterait une bonne paire de claques, le docteur insensible, le paysan aimable au début mais qui n'hésitera pas à passer à tabac le jeune garçon... Ce film révéle certains des aspects les plus noirs de la nature humaine et certains dialogues sont d'une violence inouie. Face à cela le courage de ce garçon qui ne cherche que le bonheur de sa soeur, qui pleurera pour les deux, lui vaut notre sympathie malgré toutes ses erreurs et ses maladresses. Cet aspect m'avait sans doute le plus marqué en tant que grand frère. Je me suis demandé ce que j'aurais fait vis à vis de mon petit frère dans une telle situation.

 

Les critiques sont nombreuses mais jamais totalement explicites. Il n'y a pas de parti pris direct, de glorification outrancière ou de misérabilisme débordant; juste la réalité crue d'une guerre et de ses conséquences du point de vue de deux enfants livrés à eux mêmes. Tant de scènes me reviennent, je voudrais tant vous faire une analyse détaillée saupoudrée de concepts pointilleux. Las je n'y arrive pas et quand bien même j'y arriverai , je me dégouterai profondément.

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C'est vraiment à voir! Ne lisez pas ma critique, ne vous fiez pas à mes idées: regardez le et forgez vous votre propre impression! J'ai pour ma part subit un grand choc au contact de ce film. De ce jour je n'ai plus jamais plus été à même d'apprécier un film de guerre. J'en porte toujours la marque au fond de moi et même après 3 expositions je n'arrive pas à être à l'aise avec ce métrage d'animation: je suis toujours au bord de fondre en larmes! Sans doute suis-je trop con, je sais pas. Après tout ce n'est qu'un dessin animé, mais cette gamine m'est apparue bien plus réaliste et débordante de vie que toutes les actrices, récitant leur rôle par coeur, que j'ai pu voir!

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En bref au risque de me répéter si vous ne l'avez pas vu jettez vous dessus! Attention cependant à prévoir un stock de mouchoirs et à ne pas inviter des personnes devant qui pleurer s'avérerait compromettant. Pour ceux  qui l'ont vu j'aimerais avoir votre opinion sur le film. Suis-je le seul neuneu à laisser s'échapper toutes les larmes de mon corps??

Commentaires

  • Réflexion faite en film il y'a peut être "La vie est belle" de Begnini, , et dans une moindre mesure "Le pianiste" qui m'ont assez marqué aussi. Mais ce sont des genres différents, "Le tombeau des lucioles" est avec "Jin roh" le seul anime à m'avoir fait pleurer.

  • J'ai aussi pleuré en le regardant...
    C'est tout simplement magnifique et la dureté du propose se conjugue avec la douceur de l'animation et des personnages...
    C'est beau.
    Comment ne peut-on pas s'attacher à la petite Setsuko?

  • Bien qu'un peu long, le tombeau des lucioles nous émeut par la qualité de son histoire, la profondeur de ses personnages ainsi que par la véracité des sentiments explorés. C'est à travers les sacrifices de ce garçon pour sa petite soeur que nous pouvons ressentir ce qu'est véritablement le sens de la famille. Ajoutez-y une magnifique BO et vous avez un des plus bels exemples du cinéma d'animation nippon.

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