Les brumes de l'abîme : chapitre 3 (partie 1)
Chapitre trois:
Le brouillard s'était levé à une vitesse hallucinante, tandis que les compagnons se concertaient dans la taverne. Ockburn, le taulier ressentait une vive douleur au niveau de son genou gauche: un très mauvais présage selon lui. Après avoir réglé la note, le groupe commença à préparer le départ: tous avaient à l’esprit le souvenir de la rencontre d'hier soir et ils n'avaient guère envie de croiser le chemin de cette créature de sitôt! Aussi avait-il été convenu qu'après s'être équipés en bonne et due forme, ils prendraient la route passant par le canyon de Rakshar, à l'ouest de la ville. Comme Anomen avait déjà effectué ses achats la veille, et qu'il n'avait plus un sou vaillant, il fut chargé de préparer les sacs des compagnons. Le reste des Frères du trèfle écarlate se rendit à Arziza où on trouve tout ce qu'on veut: des épées comme des tuniques en peau de rat, très prisées par les gobelins et autre orques. Du moins était-ce que Arthalas avait lu sur une affiche publicitaire collée par Agrus, le maire de la ville. Mais en cette froide matinée, les échoppes étaient pour la plupart fermées, et le brouillard ambiant, conférait à la rue un aspect peu engageant. Néanmoins les marchands nains avaient ouvert boutique envers et contre tout, toujours prêts à faire des affaires, certains disaient se remplir les poches, avec les badauds assez fous pour braver l'obscurité. Un proverbe nain disait que même si le Dieu des ténèbres venait à s'emparer du monde, les nains trouveraient bien un moyen de le lui vendre! Ronfax Barbedrue, le gérant des "Milles merveilles" se tenait à la porte de son échoppe, lorsqu'il vit un amas de formes inquiétantes se diriger vers son commerce. Il vérifia si son marteau de guerre était bien à sa ceinture, on n'est jamais trop prudent, et scruta la brume avec méfiance jusqu'à ce qu'il puisse discerner ses clients potentiels. Son visage dure comme la pierre, une fois rassuré, changea du tout au tout en l'espace d'une seconde: il était désormais tout sourire, découvrant une rangée de dents jaunâtres sous sa barbe. Il avait repéré un barbare dans le lot ainsi qu'un mage: des pigeons en perspective! Se dit-il avec une lueur sadique dans le regard.
« -Bien le bonjour mes seigneurs! Désirez vous quelque chose? Je ne saurais que trop vous conseiller un heaume antique, taillé par le dieu Azun lui-même! Et pour vous messire l'archimage...
-Je ne suis qu'un simple mage à la cour pour l'instant! Le coupa Zacharius, rouge de plaisir.
-Ô c'est vrai? Vous en avez la prestance du moins, il m'est avis que vous le deviendrez rapidement! Je disais donc pour vous j'ai un grimoire ayant appartenu à Malarius, le mage légendaire lui-même! Ainsi qu'un superbe collier d'intelligence supérieure. Non que vous en ayez besoin, mais pour offrir à un de vos confrères moins brillant, qui sait? reprit Ronfax sur un ton mielleux. Quand à vous mess.… »
Le nain venait de remarquer que le troisième larron était un elfe, une des créatures les plus moches, les plus stupides.... Bref les pires êtres de ce monde! Mais le commerce nécessitait de savoir faire des compromis, aussi se ressaisit-il:
« -Pour vous messire, j'ai là un arc recourbé en pin massif et à double courbure de superbe facture! Alors qu'en dîtes vous, si vous profitez tous trois de ces offres uniques, je consentirais à vous faire une petite ristourne! »Le visage du nain s'était légèrement crispé à l'évocation de la dite ristourne. Mais cela faisait aussi parti de son jeu. En réalité ces babioles n'avaient guère de valeur, et il fallait bien quelques clients crédules pour l'en débarrasser! Arthalas l'air peu convaincu, tous les elfes savaient que les nains étaient les pires gredins du pays, fit mine de se diriger vers la sortie avec un air de dédain très...elfique. Comme ses compagnons allaient le suivre, Ronfax du se résoudre à se montrer plus conciliant:
« - Pourquoi vous hâtez ainsi messires? Vous êtes assurément des connaisseurs et en tant que tel je vais vous accorder un petit traitement de faveur. Voyez-vous la plupart des voyageurs se contentent de babioles sans intérêt. Et faute d'un équipement adéquat beaucoup périssent sur les sentiers cruels de la région! Notez que ce n'est pas mon problème du moment qu'ils ne me doivent rien! Mais vous je vous aime bien, aussi vais-je faire ce que je ne fais jamais: vous montrez mon arrière boutique.
- Je ne goûte guère les ruses malsaines des nains! S’énerva Arthalas. Cesse dont ton petit numéro et montre nous ce que tu as de meilleur, sinon nous nous en allons sur le champ. Tous les nains ont une "arrière boutique"! Ce n'est qu'un piège supplémentaire pour les badauds flattés d'être pris pour des experts!
- Hum, vous êtes perspicace messire (sale elfe! jura-t-il entre des dents)....Ok je n'ai pas trop le choix, voici ma réserve secrète. Ce sont des armes de premier choix comme vous n'en trouverez pas dans tous le pays! » Finit par lâcher le nain, visiblement très irrité par les remarques du guerrier elfe.
Effectivement le nain n'avait pas menti, pour une fois: ces armes, protections et autres accessoires étaient du premier choix. Sur une étagère dissimulée sous un manteau de poussière, se trouvaient des armures de cuir clouté, des armes d'hast, des haches, des capes, des grimoires et tout ce qui en général s'avère utile aux aventuriers avisés. L'elfe racheta quelques flèches à pointe sifflante, et se procura un casque en laine de Mammouth graisseux ainsi que des gants en peau de Zblib, une sorte de rongeur croisé avec un bœuf musqué. Zacharius se laissa tenter pour sa part, par une amulette de charisme de Barde/ensorceleur, et une cape cramoisie de protection contre le ...soleil. Zach la trouvait jolie et c'était tout ce qui lui importait. Il acheta pour finir quelques livres de sort éparses, dont un qui contenait le sort d'inversion du visage et du postérieur de Marzar! Le grand barbare enfin jeta son dévolu sur une paire de bottes en écaille de dragondin, un mélange entre un ragondin et un dragon nain comme son nom l'indique, censées lui permettre de marcher sur des braises ardentes. Il craqua également pour une ceinture de protection contre les coups vicieux, chose qui le mettaient de mauvaise humeur. Il fit également l’acquisition de gantelets de protection contre les ténèbres: histoire qu'il puisse mettre quelques coups de poing au démon qui les pourchasserait à la nuit tombée! Une fois les achats effectués, leur capital se retrouva sensiblement réduit, se résumant à quelques maigres piécettes. Lorsque les provisions furent stockées dans leurs besaces, il ne leur resta à vrai dire qu’une misère. La bière d'adieu serait pour une autre fois! Ceci fait, ils revinrent tant bien que mal à la Taverne du dragon enrhumé, en dépit du manque de visibilité croissant. Une fois les sacs bouclés et la vessie du barbare soulagée, le groupe prit enfin son départ vers l'inconnu.
Lorsqu’ils atteignirent le sommet de la colline deux heures plus tard, les Frères du trèfle écarlate se retournèrent pour contempler une dernière fois la ville de Thornalia. Ils avaient enfin réussi à s’extirper du manteau de brume, mais ils eurent l’impression que celui-ci les suivait de près. Le port vu d’ici semblait baigner dans un lac gazeux qui s’obscurcissait à vue d’œil. Un mauvais pressentiment s’empara de Phaelgalis, cette cité lui était apparue pleine de vie et d’activité à son arrivée tandis qu’aujourd’hui planait dans l’air une odeur de mort. Heureusement un barbare n’est pas du genre à s’embarrasser de ce genre de considérations, aussi emboîta-t-il le pas de son ami paladin tandis que le groupe s’élançait vers son destin.
Le soleil avait atteint son zénith lorsque la compagnie décida de bivouaquer. Au fur et à mesure de leur progression sur le flan de la montagne la végétation s’était faîte plus pauvre et plus rare. Le paysage se résumait désormais à une succession de buissons épineux éparse qui s’apparentaient plus à une colonie de dards qu’à autre chose. Phaelgalis poussa d’ailleurs un juron bien senti lorsqu’une des épines vint se loger dans son pouce gauche, alors qu’il cherchait du bois pour le feu. Il parvint quand même après quelques égratignures à en réunir suffisamment pour faire une bonne flambée. Le mage se fit un plaisir d’embraser le tas de fagots par un sort, précisément au moment où le barbare déposait son fardeau ! Ce dernier eut tout juste le temps de reculer et il dût éteindre une de ses mèches qui avaient pris feu. Le regard assassin que sa victime lança au mage ne fit aucun doute sur le sort qu’elle lui réservait. Seul l’intervention d’Anomen, et son sens inné de la diplomatie, empêchèrent Phaelgalis d’embrocher le mage sur une de ses épées pour le faire rôtir au dessus du feu ! Quand à Arthalas il semblait s’être enfermé dans un mutisme durable, dont rien ne pouvait semble-t-il le tirer. Il affichait un air résolument supérieur et ses accès de sentimentalisme de la matinée semblaient imputables à sa seule fatigue. Le fils du chef des Lames Ardentes poussa un profond soupir : visiblement il faudrait travailler l’esprit d’équipe ou ils iraient droit dans le mur ! C’est précisément ce qu’il essaya de faire lorsque le groupe se regroupa autour du feu pour faire cuir quelques tranches de lard, que le colosse à l’appétit non moins gargantuesque lorgnait avec envie. Celui-ci justement s’était déchaussé afin de laisser respirer ses pieds endoloris par ces longues heures de marche. Le mage avec une moue dégoûtée s’empressa de lui signaler son indisposition :
« - Par la mise en plis de l’archimage ! Tes pieds empestent plus qu’un nain des ravins crasseux en décomposition ! Tes effluves corporels sont encore plus nauséabonds que ceux des orques, et ce n’est pas peu dire ! Ha si seulement j’avais mes savons magiques je t’aurais décrassé tout ça !
- Moi je ne sens rien d’autre que l’odeur de la nature. Tu as l’odorat plus sensible qu’une pucelle énamourée dans un jardin de roses mon pauvre petit Zacharius ! Rétorqua Phael en mimant une jeune fille en fleur
- Doucement avec les pucelles énamourées ! Je prends ça comme une insulte directe envers Elithiara, la déesse de mes songes. N’oublies pas que tu lui dois la vie gros lourdaud ! s’emporta le paladin
- Ouais c’est ça tu t’es saoulé avec cette binasse elfique et tu as rêvé d’elle dans ton sommeil ! Moi je rêve bien d’un tonneau de bière naine tous les soirs, c’est pas pour ça que j’en ai eu un !
- Je te prierai d’éviter d’insulter les préparations de mes congénères Phaelgalis ! Cette « binasse » fait la fierté de mon peuple et je ne te laisserai pas souiller nos traditions ! intervint Arthalas enfin sorti de son silence
- Ha ouais j’aimerais bien voir ça petit elfe ! Je dis et je fais ce que je veux, c’est la devise des barbares. Si ça ne te convient pas je peux toujours t’éclater le crâne contre un rocher !
- Stop ! Il suffit ! Je vous rappelle que nous devons rester soudé si nous voulons avancer dans notre quête, c’est là le propre d’un groupe ! Mangeons pour reprendre des forces et reprenons notre route, vous réglerez ce différend plus tard. » Lança finalement Anomen pour calmer le jeu
Le reste du repas se déroula dans une atmosphère tendue, chacun des protagonistes cherchant à terrasser l’autre du regard. Anomen se demanda les yeux vers les cieux pourquoi il devait subir un sort aussi funeste. Il avait déjà un gamin à charge et il se retrouvait désormais avec deux autres en prime ! Une fois rassasiés les compagnons retournèrent à leur ascension qui s’avéra de plus en plus pénible. La température chuta sensiblement et ils arrivèrent bientôt dans une zone enneigée. Les membres durent se draper dans leurs capes, mais même avec cette protection il leur sembla que le froid étreignait jusqu’à leurs âmes. Enfin ils parvinrent jusqu’au terrible canyon de Rashkar, semblable à une entaille gigantesque dans le glacier qui aurait été laissée par un géant. Il s’étendait sur plusieurs kilomètres et une lumière bleuâtre irradiait de part et d’autres de ses titanesques remparts de glace. Mais le plus frappant était le bruit assourdissant qui émanait du canyon. Le vent ne semblait pas souffler très fort, pourtant on aurait juré qu’une véritable tempête se déroulait. Ce bruit rappela à Arthalas son escapade nautique mouvementée. L’entrée n’était décidément pas engageante, avec le relief torturé des parois qui évoquait une main crochue prête à s’emparer de nos héros. Afin de parachever les inquiétudes du groupe, la visibilité était exécrable et il leur sembla distinguer dans ce tumulte des voix assez lugubres. Soudain une forme indéterminée fit son apparition à deux mètres d’eux. Sous le coup de la surprise tous avaient brandi leurs armes ! Le nouveau venu ne semblait toutefois pas menaçant et leur fit signe de le suivre. Il les guida vers ce qui ressemblait à un poste de garde et les invita à entrer. Une fois la lourde porte en chêne refermée, les compagnons furent saisis par le calme surnaturel qui y régnait, tandis que l’extérieur n’était qu’un tumulte assourdissant. Leur hôte était une femme d’âge mûr, possédant visiblement un peu de sang gnome dans les veines, en attestaient sa taille réduite et son penchant pour l’embonpoint. Ses longs cheveux argentés lui tombaient jusqu’aux genoux, et derrière ses lunettes des yeux noisettes pétillants dévisageaient le groupe. Elle avait quelque chose de grotesque avec sa robe grise mal ajustée et son bâton deux fois plus grand qu’elle ! Comme à son habitude Phaelgalis manqua s’étouffer de rire et le paladin le rappela à l’ordre d’un vigoureux coup de coude dans l’estomac. La magicienne ne sembla pas s’en offusquer pour autant et lança presque comme une boutade :
«- Encore des jeunes têtes brûlées en quête de sensations fortes dans le canyon de Rashkar ?! M’est avis que mon vautour fossoyeur Danlos va encore avoir à manger ce soir !
-Qu’est-ce qui vous fait dire cela gente dame ? Nous sommes parés à toutes les situations, et puis ne s’agit-il pas que d’un vulgaire canyon ? Nous avons lu sur une carte qu’il s’agissait du chemin le plus court pour rejoindre les plaines de Mokhiosis. Indiqua le paladin.
- Ha ! Ha ! Harg… elle manqua s’étrangler de rire. Un « vulgaire canyon » dîtes-vous ? Il s’agit d’une des manifestations les plus dangereuses de la nature ! Cette brèche que vous appelez canyon a été taillée dans un glacier plusieurs fois millénaire : ses parois renferment un pouvoir mystique issu des anciens peuples des glaces ! Tout le monde dans la région sait qu’il est suicidaire de s’aventurer dans ce canyon : le moindre son y est amplifié des milliers de fois jusqu’à acquérir la puissance d’une véritable explosion ! Le simple bruit de vos pas sur le sol pourrait déclencher une déflagration capable de vous réduire en miettes, jeunes sots !
-Je… j’ignorais ce détail, la carte ne fait pas mention d’un tel phénomène. Qu’est ce qui me prouve que vous dîtes vrai ? Rétorqua Anomen visiblement troublé.
-Pff ! Vous m’avez l’air d’une belle brochette d’amateurs, un conseil : rentrez chez vous ! En continuant comme ça vous n’irez guère loin ! Suivez moi. Je vais vous montrer si je mens ! »
Piqué au vif le groupe ne put que se résoudre à emboîter le pas de la demi gnome déchaînée. Une fois à quelques mètres de l’entrée du col, elle lança une incantation muette, traçant des symboles complexes dans les airs : un fin voile lumineux les enveloppa elle et les compagnons. Puis elle se saisit d’un petit caillou qu’elle lança dans l’ouverture. À peine une seconde après son contact avec le sol, il vola en éclat comme si un mammouth l’avait piétiné. La protection magique vacilla et s’évanouit sous la puissance du souffle. Pourtant aucun son n’était parvenu aux oreilles des Frères. Cependant le résultat ne souffrait aucun doute : s’il s’était s’agit d’eux, un tas de chair en lambeaux résiderait à la place du caillou ! La petite magicienne se tourna vers eux, le regard plein de reproches :
« -J’espère que vous me croyez maintenant ! Sans ma bulle d’isolement nous serions grièvement blessés à l’heure qu’il est. Vous n’avez rien entendu mais la chute de ce rocher a produit une onde sonique de forte magnitude. Alors si cette preuve vous suffit, rebroussez chemin et contournez le col par le sentier circulaire. Cela vous prendra quelques jours de plus mais au moins vous ne risquerez rien !
- Il est rassurant de savoir que nous sommes guidés par des gens de qualité ! dit le mage sur un ton sarcastique
- Mince Anomen tu sais même plus lire une carte. Tu devrais vraiment être bourré toi hier soir ! rajouta le barbare
- Mes amis. .. je ne sais que dire… je suis confus ! Enfin l’essentiel est que cette brave femme nous ait prévenu. Je vous remercie madame et veuillez me pardonner d’avoir douté de votre bonne foi ! s’excusa le chevalier plutôt embarrassé.
- Ce n’est rien : les gens n’écoutent jamais les vieilles chouettes dans mon genre, j’ai l’habitude. Suivez mon conseil et faîtes un détour et je serais heureuse d’avoir pu vous sauver la vie.
- Je crains hélas que ce soit impossible ! Ma mission ne souffre aucun délai et faire le tour de la montagne nous exposerait trop à une attaque de notre poursuivant. Il va falloir trouver un moyen de traverser coûte que coûte !intervint Arthalas sur un ton ferme.
- Enfin t’es sourd ou quoi ?! Si nous entrer dans canyon, nous être changés en fiente de troll par sons ! Tu piges ? lui répondit fort intelligemment Phaelgalis
- Si tu as trop peur barbare, retourne te cacher sous la jupe d’une serveuse d’un de tes bars minables. Chaque seconde qui passe voit mon peuple souffrir un peu plus. Je traverserais ce canyon par tous les moyens !
- Comment pourras tu sauver ton peuple si tu meurs ici ? Il n’est pas dans les habitudes d’un paladin de fuir, mais la mission prime sur le reste : tu trahirais la confiance que la princesse a placé en toi avant sa mort en agissant de la sorte! rétorqua le paladin
- J’en suis conscient mais je n’ai pas le choix, Liorund ne pourra pas tenir plusieurs jours de plus : pour moi chaque seconde compte. Je sauverais ma patrie même si je meure en essayant !
- Vous n’êtes vraiment pas raisonnables, mes petits. Mais si vous tenez absolument à mettre votre vie en jeu, il y a bien un moyen de passer ! Toutefois celui-ci s’avère très coûteux ! Désirez-vous malgré tout le connaître ? le coupa la vieille le regard plein de malice
- C’est vrai ?! Dîtes le moi ! Je suis prêt à courir tous les risques. S’excita le jeune elfe.
- Holà du calme, cela est loin d’être gratuit ! Il vous faut des bracelets anti-bruits pour franchir la distance quasiment en toute sécurité. Or miracle j’en ai quelques uns sous la main et je me ferais un plaisir de vous les donner. Moyennant finances bien entendu : faut bien faire chauffer le chaudron comme on dit ! Que diriez-vous de cette superbe dague comme mode de paiement ?
- Jamais je préfère encore vous vendre un de mes bras ! Cette dague a une valeur incommensurable à mes yeux. répondit sèchement Arthalas
- Beurk que ferais-je d’un bras ? ! Bon je me contenterai d’une des épées du grand costaud là bas dans ce cas: vous savez la viande est très dure par ce froid.
- J’ai une meilleure idée, si je te découpai en rondelles et qu’on te prenait tes bracelets ! Vieille pie ! la menaça le barbare l’air mauvais.
- Vous pouvez toujours essayer, mais vu que vous ne savez ni à quoi ces bracelets ressemblent,ni où je les ai dissimulé, vous serez bien avancés ! Bon je vous fais ma dernière proposition ! Si le joli mage me donne un baiser langoureux je veux bien vous laisser les bracelets !
- Quoi ! Il n’en est pas question ! Je…
- Allons ne fais pas ton égoïste voyons. Pense un peu au peuple d’Arthalas ! Un petit bisou ce n’est rien ! lui dit le barbare une expression jubilatoire dans le regard.
- Hé bien c’est le propre des héros de savoir se sacrifier. Hum… Ce ne sera pas douloureux, je pense. Renchérit le paladin
- Mon ami, je te serais éternellement reconnaissant si tu me rendais ce petit service ! le supplia Arthalas
- Hmpf ! Je suppose que je n’ai guère le choix. Se résigna le mage
- Chic ! Marché conclu ! Allez approche toi beau gosse ! »
La vieille sentait la naphtaline et l’alcool bon marché. Une horrible verrue surplombait ses lèvres, et le mage cru même distinguer une moustache naissante ! Plus la « créature de rêve » s’avançait et plus Zacharius était pris de nausée, lorsque celle-ci découvrit une rangée de chicots noirâtres le thaumaturge se senti défaillir ! Rassemblant tout son courage, le mage lui donna un baiser, que sa partenaire rendit plus langoureux qu’il ne l’aurait souhaité. Cette expérience lui retourna l’estomac : la bave de la magicienne était visqueuse et le baiser eût le goût d’un foie de Yack séché mélangé avec du ragoût de gobelin ! Blême Zach, jura entre ses dents qu’il se vengerait. Comme promis la demi gnome leur remit les bracelets, en précisant que ceux-ci n’avaient qu’une charge de trois heures. De plus étant coupés de tout bruit extérieur, ils ne pourraient communiquer entre eux. Confiné dans une bulle silencieuse, Phaelgalis ne pu que contempler le geste théâtral du mage l’invitant à passer le premier. C’est avec de sérieux doutes sur l’efficacité de sa protection que le barbare s’engouffra dans l’entrée fort peu engageante du canyon, une prière pour Bedonis, le dieu des barbares, sur le bout des lèvres.
Commentaires
Salut,
Très imaginatif, ton récit, tu as le sens de l'aventure. Ce serait parfait si l'orthographe était à la hauteur de l'intrigue ;-)Bonne continuation
J.
Merci pour le commentaire. Pour l'orthographe j'avoue que c'est un peu honteux, mais je suis à peu près sûr que ce n'est pas la version finale du récit. Je l'avais publié dans un journal universitaire et l'avais remanié en conséquence.
Hélas j'ai perdu ce fichier suite à un problème informatique et j'ai retrouvé récemment cette version sur un forum dont j'avais oublié l'existence. Après en ce qui concerne le style, la concordance des temps et surtout les accents( mon plus gros problème, en partie dû à ma flemme) il y a effectivement matière à retravailler.
Pour l'intrigue enfin, contrairement aux apparences, je ne savais pas du tout où j'allais à l'époque (il y a de cela 3 ans) et c'était la première fois que je me lançais dans un récit de cette longueur. Un ami m'avait demandé de faire une introduction à son récit, je me suis piqué au jeu et ça s'est fait comme ça. Cela explique pas mal de mes maladresses. Pour diverses raisons j'ai arrêté l'histoire au chapitre 4 qui s'achève de façon assez pathétique, d'où également mon peu d'intérêt pour me lancer dans des corrections poussées. Disons que ça me faisait des notes à peu de frais, sachant que mon Master 2 ne me laisse que peu de temps pour l'écriture fantaisiste. ;)